DOSSIER DE PRESSE
Monsieur le député
Echographiste et spécialiste dans le diagnostic anténatal dans votre département, je me permets de vous adresser ce courrier pour vous informer de la situation préoccupante dans laquelle se trouve l'échographie foetale.
Depuis 1983, la rémunération de l’échographie obstétricale a été dépréciée de plus de 100 % quand on la compare à l’évolution de l’indice INSEE du coût de la vie. Dans les travaux préparatoires de la Classification Commune des Actes Médicaux, les experts de la CNAM ont eux-mêmes jugé que l’échographie fœtale était largement sous cotée et ont estimé qu’une rémunération réaliste se situait au-delà du double de la cotation actuelle…
Tous ces indicateurs, clairement identifiables depuis plusieurs années et constamment mis en avant par les groupements professionnels et les syndicats, appelaient une prise en considération sérieuse de l’extrême précarité de la pratique de l’échographie fœtale pour les praticiens confinés en secteur 1. En l’absence de décision, la pratique systématique du dépassement exceptionnel s’est instaurée et a été tolérée par l’ensemble des CPAM pour éviter le naufrage du dépistage anténatal.
Après des atermoiements sans fins et des annonces immédiatement suivies de démentis, on concède une majoration de l’ordre de 30 % au lieu des 120 % prévus pour replacer la rémunération de l’échographie à sa « juste valeur ». Car qu’on ne s’y trompe pas : les échographistes ne demandent pas une augmentation mais un ajustement de la rétribution de leurs actes... Dans ces conditions la majorité des échographistes du secteur 1 se trouve confrontée à un contrat devenu économiquement impossible. Ceux dont l’activité est dominante en échographie foetale vont se voir contraints de quitter le secteur conventionnel. D’autres réorienteront leur activité vers des centres d’intérêt différents, aggravant encore le déséquilibre entre l’offre et la demande.
Ainsi les familles risquent de n’avoir à choisir qu’entre un service public largement incapable de répondre à l’ensemble de la demande, et un praticien du secteur 2 ou un médecin non-conventionné. La grande majorité des échographistes du secteur 1 souhaite pouvoir rester dans le système conventionnel et refuse d'être contrainte de le quitter pour des raisons économiques. Elle refusera tout autant d'être désignée comme les responsables de la ségrégation sociale en matière d'accès au dépistage prénatal. A chacun ses responsabilités. Le cas échéant, les échographistes veilleront à ce qu’on ne confonde pas les effets et leurs causes.
En espérant recevoir une écoute favorable de votre part, je suis à votre disposition pour vous détailler nos difficultés.