Monsieur le Député,


Au cours de l'échographie pour ma grossesse, le médecin m'a parlé des problèmes actuels qui touchent sa profession, et pourraient entraîner la cessation de la pratique des échographies obstétricales.

Il m'a expliqué que l'échographie ne permettait pas de tout voir, toujours ou chez tout le monde, mais que de plus en plus de médecins échographistes étaient inquiétés en justice pour ne pas avoir découvert certaines anomalies, même de gravité modérée.
Il m'a également expliqué que la loi était un peu floue à ce sujet, et que des décisions judiciaires récentes pourraient faire craindre qu'un enfant né handicapé puisse porter plainte contre le médecin ou même contre ses parents, si ceux-ci n'avaient pas arrêté la grossesse, alors que l'anomalie leur avait été signalée.
Dans ces conditions, certains de ses confrères ne veulent plus réaliser d'échographies de grossesse, ceux qui continueront d'accepter de les faire serons débordés et ne pourrons recevoir toutes les femmes enceintes . Certaines femmes ne sauront pas l'état de leur futur enfant, les maladies soignables ne seront pas diagnostiquées assez tôt, et les handicaps qui justifieraient l'arrêt de la grossesse seront moins souvent reconnus ; au total, le nombre de naissances avec handicap grave risque d'augmenter.

J’ai appris que, parce que la société ne s'occupe pas assez des handicapés, les juges sont tentés de faire indemniser le handicap par l'assurance du médecin et je vous demande, Monsieur le député, de faire en sorte que les médecins échographistes, tout en assumant leurs responsabilités, puissent continuer à exercer leur métier sereinement.
Pour ce faire, vous devez voter la proposition "nul ne peut porter plainte du fait de sa naissance", vous devez prévoir la prise en charge des enfants nés handicapés, tout au long de leur vie, que cette naissance soit le fait du choix des parents, de la fatalité ou de l'aléa diagnostique.

Je vous remercie par avance, Monsieur le Député, de prendre en considération mes inquiétudes, et vous prie d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments.


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